L'édition 1951 du Catalogue Nicolas !

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Un article destiné à toutes celles et ceux qui sont déjà tombés sur un catalogue Nicolas, alors qu’ils fouillaient dans les affaires de leurs parents ou grands-parents lors d’un dimanche après-midi pluvieux …

Quel plaisir de recevoir cette édition de 1951 du catalogue Nicolas, postée par un client conservateur !

Et surtout quel honneur pour nous d'avoir été dans ses pensées lorsqu'il l'a trouvé dans son grenier !
C’est donc "Sous le signe d’une Vierge Folle" que nous avons commencé le mois d'avril chez Vignerons d'Exception ...

Un peu d’histoire … L’enseigne Nicolas naît de la vision d’un homme en avance sur son temps, Mr Louis Nicolas. A l’époque, le vin ne se consomme que dans les cabarets ou dans les boutiques, et pour ceux qui souhaitent le siroter dans leur salon, pas d’autre moyen pour acquérir ce précieux breuvage que d’aller au domaine et rentrer chez soi avec un fût entier sous le bras. Pas très pratique. Louis Nicolas décide de révolutionner ces habitudes de consommation et ouvre, en août 1922, trois dépôts de vins à la mesure et en bouteilles, avec comme but avoué de "concilier la qualité supérieure du vin avec un prix raisonnable."

Tout un programme ! C’est sous le crayon du dessinateur Dransy que naît alors Nectar le livreur, l’image caractéristique des boutiques Nicolas.



Cette image sera imprimée, placardée et distribuée dans le tout Paris, dès la naissance de l’enseigne. Louis Nicolas, industriel rompu aux affaires, est bien conscient de l’impact de la publicité sur la consommation et ne lésine pas sur les moyens. Il s’associe même avec le fameux Draeger, graveur attitré de Salvador Dali !

Pour soigner ses meilleurs clients, il commence, en 1924, à publier des ouvrages de grande qualité sur le vin, son histoire, ses terroirs... Edités avec soin et illustrés par les plus grands artistes du moment, ces ouvrages sont offerts aux bons clients et sont parfois très recherchés aujourd’hui.

En 1927, ces livres d’histoire se transforment en listes de Vins Fins, que l’on connait mieux sous le nom de Catalogue Nicolas. L'édition de 1951, que nous vous commentons aujourd'hui, est illustrée (sans doute au fusain) par Berthommé Saint-André et présente les ornements de diverses cathédrales françaises.


Au delà de l'aspect artistique, nous nous amusons beaucoup des "années récentes" que sont (en 1951) les millésimes 1924, 1928, 1929, 1933, 1938, 1940, 1943 et 1945 ! Aujourd'hui, dirait-on que 1989, 1993, 1994, 1998, 2003, 2005, 2008 et 2010 sont des années "récentes" ? OK, le vin n'est plus réalisé comme au milieu du siècle dernier... et on peut le déguster plus jeune. Quoique parfois... 



Les conditions générales de vente, elles, tiennent en quelques phrases (amusez-vous à lire les nôtres (clic), à dessein parmi les plus courtes du web). Outre les bouteilles consignées (très "développement durable !"), là aussi on s'amusera de précisions telles que : "ces bouteilles ne seront cédées qu'à bon escient", ou encore "nous n'accepterons que les commandes pour consommation immédiate, et non pas pour constitution de stock en cave. Nous réduirons les commandes qui nous paraîtront exagérées". Déjà la rareté de certaines grandes bouteilles était d'actualité !

En 1951, l'appellation contrôlée ou la mise authentique au château n'étaient pas non plus légion... et devenaient des arguments de vente.


Aussi, une certaine notion du service que nous autres, vendeurs à distance, rêverions de proposer :-)




Autre enseignement, si Château Cheval Blanc 1945 (650 francs, si j'avais su !) n'était qu'un banal Bordeaux rouge d'une année récente, qui s'avèrera une des plus grandes années du siècle avec 1900, 1928, 1947, 1961 entre autres, les prestigieuses bouteilles étaient en fait les plus anciennes. Je comprends maintenant ma grand-mère qui, pensant bien faire, encavait des bouteilles basiques pour les sortir complètement passées aux grandes occasions quelques décennies plus tard : Malheureusement des vins très basiques ne se gardent pas, et seuls les grands vins se bonifient avec le temps !

Enfin, les amateurs de Sancerre d'un fameux terroir de Chavignol auront une petite pensée pour ce "damné conduit en enfer" de la cathédrale de Chartres... avait-il un compte occulte au Panama ?

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